aphorismes pour une esthétique de l’inverse

« L’espace est un coquillage, l’espace est une peau. » Heidi Bucher

« Qui donc a parlé de commencement et de fin ? Nous avons peut-être inversé l’idée de temps. » Léon-Paul Fargue

« Le réel du droit, c’est le tordu. » Jacques Lacan

« In girum imus nocte et consumimur igni. » Virgile

« L’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art. » Robert Filliou

On commence par la fin.
Le futur est caché derrière la vue, tandis que le passé est ce qu’on voit d’abord devant.
Si ce n’est pas vrai, pourtant ça y ressemble.
Qui ne dit mot crie.
Le chant est la limite, où la musique et l’être s’inversent.
Le lac est l’île de la terre.
C’est en revenant à zéro qu’on avance.
Haut le cœur, à garder son sang-froid.
Les choses floues sont plus claires dans l’esprit.
Elle est un il inversé, et vice versa.
Aussi petits soient-ils, zéro, pi ou racine carrée de deux sont des nombres univers.
Le tout tient en miniature.
L’étendue se résume souvent à un point.
L’invisible, le silence et le rien ne sont pas vides.
La marche est une discontinuité permanente.
Déplacer les bords agite la forme intérieure et inverse le centre vers l’extérieur.
Le réel est derrière.
Le mouvement génératif impliqué par le processus créatif donne à l’œuvre un caractère résolument inachevé, assumant l’instant, le doute et la contradiction.
Le centre des îles est plus proche des bords, que les rivages ne le sont du cœur des continents.
En l’instant insaisissable et discontinu réside la dimension infinie d’une durée éternelle.
Les choses sont des mots vivants.
Chaque spectateur est le point de fuite multiple et mouvant d’une perspective inversée.
Entre quatre murs, on peut toujours s’évader en un espace autre.
La perception elliptique du monde résulte de successions et d’emboîtements d’inversions sensorielles, spatiales et temporelles.
La qualité d’une attente va à l’inverse de l’exigence des besoins.
Chaque instant est l’infini du présent, chaque instant est l’infini du passé, chaque instant est l’infini du futur : chaque instant est partout et nulle part.
L’endroit n’existe pas sans l’inverse.
Le pilotage mathématique et informatique de toutes nos activités offre des découvertes irrationnelles.
Quand c’est réel, tout devient imaginable, donc imaginaire.
Une simple petite chose est toujours une grande chose.
Chaque répétition est un commencement.
L’idéal est un objectif continu, constitué de ruptures multiples.
Le groupe est une question d’individualités plutôt que de collectif.
Mise en péril par les dominations de la culture, la nature est un système capable de renaître de ses ruines.
Tout geste prémédité aboutit pourtant au hasard fortuit de l’acte : rencontre du bon moment et du bon endroit.
Le flux continu du hasard produit des fragments déliés, opérant dans le fil signifiant du réel par ruptures.
On court souvent après quelque chose qui n’avance pas.
La diversité est monotone.
L’inversion sert à s’extraire de tout ce que la civilisation a forcé à intérioriser profondément comme contrainte dans le corps et l’esprit.
La durée est l’amélioration continue de l’instant.
Par-dessous les mers, progresse le désert.
Le réel est une fiction, dont chaque version, en tout lieu et tout instant, rend la fiction encore plus réelle.
On accorde souvent trop d’importance aux émotions, alors qu’elles sont avant tout des effets de perception.
Sans méditation on ne voit rien.
Ralentir les vitesses instantanées est une nécessité.
La forme extérieure est une limite de sens, donc la retourner pour parler autrement.
Lâcher prise pour ne pas lutter contre soi.
En allant partout, l’eau choisit toujours le bon chemin.
Énoncer une vérité pose le doute de son inverse.
La contingence est la négation de la nécessité.
Inverser un point isolé ne change rien.
La vue peut venir des oreilles, l’ouïe peut venir des yeux, la vue peut venir de la peau, le toucher peut venir des yeux, la vue peut venir du nez, l’odeur peut venir des yeux, la vue peut venir de la bouche, le goût peut venir des yeux.
Les signes de langage sont plus que de simples éléments de codage, ils sont surtout les formes matérielles des perceptions signifiantes.
Nulle part est cet endroit à l’envers de l’endroit.
Je n’ai rien à dire, continue, je t’écoute.
L’envers de la côte est plus raide.
Bien que le contrôle technologique se généralise pour atténuer nos peurs, il génère toujours peurs et erreurs.
L’envers du décor cache l’endroit.
Encore et encore inverser, revient à zéro.
La condition du réel, c’est de l’imaginer.
Rien de rien, c’est plus que plus.
La nuit est le rêve de tout le jour.
La rationalité croissante de la vie annule le vivant et l’inverse en machine de précision.
Les virus aussi tombent malade.
Parfois, la nuit il ne fait pas nuit pendant des jours.
Avoir des idées noires donne de la lumière et de la matière grise.
Aller à contre-courant du flux pour aller à la source.
L’invisible n’est pas invisible, c’est quand on voit quelque chose que l’autre ne voit pas.
Les sons forment des images et les vues offrent des mélodies.
Avec du noir, l’espace s’éclaire.
Quand tout est plein, il y a encore de la place.
Les mirages sont vraiment vus.
L’instant de chaque image fixe une durée éternelle.
L’illusion est une constance qui relie chaque disruption perceptive.
Un renversement de situation est salutaire.
Pour gagner en pensée, il faut perdre ses certitudes.
L’envers du discours retourne le lien social.
Discuter à bâtons rompus, pour ne pas perdre sa parole.
Inverser ou renverser quelque chose a plus souvent à voir avec la symétrie qu’avec la contradiction.
Les idées viennent plus souvent du corps que du cerveau.
Les plus petits organismes vivants, comme des bactéries, sont plus importants que tous les plus grands organismes vivants, dominant et occupant pourtant l’espace.
La raison ne suffit pas, c’est avec son cœur qu’on parle.
Déplacer les bords, pour inverser les centres.
Les bords liquides des îles rendent leur territoire plus propice à l’immersion.
Inverser les hiérarchies permet d’engager, de surprendre, de créer et de partager.
L’extension horizontale de l’émancipation commune nécessite un renversement de l’autorité verticale.
On peut tout voir dans les restes.
Chaque spectateur est l’instant multiple et mouvant d’une durée inversée.
La dimension commerciale du style inscrit une image de marque inverse aux fonctions mobiles, signifiantes et poétiques, nécessaires au style pour résoudre la crise contemporaine du sens.
L’absurde est logique.
Le ventre reconnaît l’esthétique de ce que je vois, le ventre reconnaît l’esthétique de ce que je dis, le ventre reconnaît l’esthétique de ce que je sens, le ventre reconnaît l’esthétique de ce que je touche, le ventre reconnaît l’esthétique du goût.
Si ce n’est pas le bonheur, pourtant ça y ressemble.
Parfois, le jour il ne fait pas jour pendant des jours.
Le subjonctif est un temps inversé, hors de la réalité.
Le langage est viral, ce qui inverse toutes les frontières de langues et de sens en poésie sonore, en fusion contagieuse et en beauté cacophonique.
L’espace se reconstitue en un tout, à partir de ses formes et de ses durées discontinues.
Un trou noir est le point aveugle, qui vide de toute chose visible nos regards.
Parce que l’aventure est le surgissement du futur, chaque geste est l’inverse du quotidien.
Inversant le sens en amont, phonèmes et syllabes invitent le réel à une imagination illimitée.
Inverser les couleurs n’inverse pas l’image.
L’envers de la pente retourne bas et haut.
Aucun geste n’a d’effet en dehors de lui-même.
Les rêves sont toujours vrais.
Jamais trop tard.
Pour ne jamais en finir.
Inverser l’île permet de créer de la distance critique dans l’immédiateté.
Considéré dans sa totalité, l’espace est la conscience répétée d’un point initial, par inversions et projections multiples en un réseau géométrique de lignes.
C’est moins grave que si c’était pire.
Mes cordes vocales font vibrer mon regard.
Le flux et le reflux des marées, ça fait toujours marrer.
Le narrateur unique et la conjugaison plurielle du discours ont enfin laissé place à la polyphonie possible des points de vue hétérogènes.
La langue n’est pas le langage.
Peindre, c’est couper la langue pour inverser le langage.
En s’écoulant à la limite de la figuration, l’encre nous amène à la rencontre de ce qu’on cherchait.
En inversant la création en codes de travail, l’art y perd.
La subversion est une inversion.
Le hiatus est une solution de liaison, de continuité et d’ouverture, face au décalage entre deux choses.
Avoir des pensées négatives est une chose positive.
On peut toujours dire quelque chose, tant qu’on peut en rire.
La vie est une solution au scepticisme.
Un cercle en quête de sens peut trouver son centre au-delà de lui-même, en inversant sa limite finie.
Le cadrage photographique produit une inversion signifiante du réel.
Les ronds-points sont des centres de dissidences culturelles.
Désobéir est une inversion citoyenne.
Avoir les yeux plus gros que le ventre laisse libre de manger sans fin.
Déplacer les bords est une utopie réaliste.
Ma vérité tient dans mes contradictions, mes doutes, mes erreurs ou mes paradoxes.
Les coiffeurs détiennent le secret de la frange impalpable.
La disparition inversée s’écrit par une suite variable de e.
Le réel est une morsure dont on s’accommode en créant des réalités.
Les reflets, les ombres, les échos ou les images sont des inversions spectrographiques du monde.
On peut inverser le conflit moral en interactions positives.
Quand on cherche quelque chose, c’est qu’on l’a trouvé.
Habiter, c’est être habité.
Quand on parle de rien, on parle de tout.
Les pigeons voyageurs sont des livres volants.
Choses et objets forment des palettes sonores inversant le fonctionnalisme, en fonction poétique.
L’association libre est une inversion mentale des codes sociaux, rationnels ou institutionnels.
Inverser la solitude, c’est la partager.
Plutôt que d’en faire plus ou trop, on peut en avoir moins.
L’art est l’envers de la communication, une révélation plutôt qu’une entente, une expression plutôt qu’un message, une poïétique plutôt qu’une marchandise.
Le désir est un choix irréversible.
La liberté est une capacité à inverser un cadre.
Inverser les formalismes et les styles ouvre des voies hybrides.
L’inversion participe à notre rapport elliptique au monde.
L’inconnu, l’invisible et le silence sont des inversions nécessaires.
On peut inverser le professionnalisme, en devenant déconneur professionnel.
La dépression n’est pas une lutte contre soi, mais contre les injonctions de la réalité extérieure.
Le sens vient au monde à partir du tissage des évènements plutôt que par décision préétablie.
Toute inversion est réversible.
Si ce n’est pas beau, pourtant ça y ressemble.
Plus il y a d’images, moins on peut identifier l’image pertinente.
La croissance des Big Data et des Smart Data les rend inutilisables, mieux vaut en savoir moins.
Le sexe retourne le cerveau.
Demain est toujours reporté à demain.
Les mains, sans yeux ni voix, sont des êtres animés d’une pensée.
Les prophéties viennent du passé.
S’ennuyer est une force créative.
Inverser l’île donne des ailes.
Tout inverser favorise les dispersions salutaires.
L’art est l’espace capable d’inverser en une seule unité matière et esprit.
Pour qu’un point prenne conscience de lui-même, il faut le projeter par une ligne, qui l’inverse alors en un second point à son extrémité.
La vie émet un bruit de fond au monde, dont la musique renverse nos perceptions.
On n’aurait pas cru que c’était si bien.
La qualité de l’attente de chaque instant ouvre tous les horizons à l’amour.
Inverser un rythme en six temps, et on trouve la danse.
Tout était en train de commencer, alors que rien ne serait jamais fini.
Il faut s’inquiéter, que sa raison ait toujours raison.
Un obstacle s’inverse dès qu’on l’inverse.
L’expertise algorithmique du réel le rend moins réel.
Il faudrait inverser la méthode scientifique, qui consiste à isoler les objets et les corps pour les étudier séparément.
Être intensément révolté, c’est d’en rire absolument.
Le réel ne serait rien sans le fantasme, le rêve, les illusions, les hallucinations, les mirages, l’imagination et les visions.
On peut construire du plein avec du vide, par exemple avec la lumière, la couleur ou le son.
L’instant poétique est la fusion de deux contraires harmoniques.
Le mystère est le lieu immuable et ambivalent, où on peut inverser chaque point sans que rien ne change.
Le pivot est la figure esthétique et stratégique de toutes les inversions possibles.
En inversant toutes les références extérieures au cœur de soi, on offre au corps et à l’esprit la plénitude de l’instant, de l’acte et de la conscience.
Rien n’est unique en l’instant, mais simultané et multiple.
On peut inverser un mouvement circulaire en mouvement rectiligne, et le contraire.
Pour résoudre une question, il est toujours utile de poser la question inverse.
Pour obtenir un certain résultat, on peut suggérer la chose inverse à celle attendue.
L’impression agit entre sa part tangible et sa part intangible.
D’ici et d’ailleurs.
La contingence est la possibilité qu’une chose arrive ou n’arrive pas, tandis que la nécessité est ce qui ne peut pas ne pas être.
L’image donne des mots et inversement.
Que l’art n’ait pas su créer un autre système économique, que celui de la marchandise institutionnalisée, est pourtant inversable.
L’ambiguïté se tient au sommet d’une crête, entre deux inverses.
L’histoire est dans les notes de bas de page.
Le dessin tourne autour de quelque chose, à côté de ses traits et de ses contours.
L’image a une apparente fixité, alors qu’elle est d’une profonde mouvance, une survivance formelle de fantômes.
La paréidolie est l’inversion qu’on donne à une forme en une autre.
Les traces de la mémoire sont invisibles.
L’image est fugace et mouvante, toujours entre un référent et un imaginaire : un mur mou entre le réel et le rêve.
La diplopie donne à voir le renversement du réel par son double.
La gravité de l’acte, c’est qu’il n’est pas réversible.
Quelque chose, et déjà autre chose.
De la règle arrive souvent l’absence de règle, qui engendre la multitude de règles.
La réversibilité multiple engendre la légèreté des choses.
Un seul geste peut agglomérer tout.
Il n’y a pas de tour sans détour.
Dans un sens, la peau est étanche à l’eau, tandis que dans l’autre, elle laisse écouler ses eaux.
Les sons traversent tous les corps, les corps ne traversent pas les images, les images et les sons sont inversables.
Poser quelque chose dessus, et tout s’inverse.
Les systèmes technologiques de communication en réseau traversent les existences et les solitudes, en tissant l’illusion de la toile interconnectée.
Le temps encre les mots oubliés, comme l’ancrage d’une immobilité au mouillage.
On peut compenser l’insuffisance du langage verbal avec l’art et le corps.
Le hasard est une frontière entre la vie et la mort.
Bien que les pôles de centralisation tentent de se disperser en archipels fonctionnels, les effets de silos ne s’inversent pas en partages transversaux et sensibles.
L’instant est éternel.
La technologie a une dimension anthropologique bénéfique à l’humain, mais aussi techno-capitaliste, inutile à l’émancipation de l’être.
L’altérité est bonne.
La destitution optique est une inversion possible pour libérer nos cerveaux des images imposées, en les déplaçant comme images mentales et sonores non contrôlables.
Il n’y a pas d’intermittence dans l’art total.
La vérité se tient à l’entre-deux.
C’est la même chose, bien que ça aurait été autre chose.
La poésie est une manière d’habiter le monde.
Il n’y a pas de pensée vivante sans beauté.
Le poète est l’envers du marchand.
Tout espace est espace autre.
Encore jamais.
Être animé d’humanité revient à l’origine animale.
Les choses inversées ne sont pas séparables.
Le sfumato inverse les contours en textures vagues.
L’art permet de mêler le projet individuel au projet collectif, en tant que sculpture sociale.
Encore moins.
Les îlots de bonheurs reposent sur des mers de malheurs.
La folie rend immortel.
Quand il n’y en a plus assez, il suffit de le partager.
La quête du vrai nécessite le faux.
Inversement à la maturité de l’âge, les enfants se saisissent pleinement de tout.
Le corps comprend tout.
Au fond du trou, miroir de soi, l’égo est à la fois écho de ses limites et dépassement de ses limites en une peau commune.
Être lieu, c’est être espace infini par les limites mêmes de sa forme corporelle.
On peut inverser le support, la forme et l’idée, ainsi poser une image sur un mot avec un autre sens.
Le texte est une danse.
L’école apprend à avoir peur.
Il faut s’effacer pour exister.
L’enfance est une préhistoire.
L’inverse est vrai.
Le sens n’a pas de limite signifiante.
L’image est une sculpture du temps.
Il faut être bourré pour supporter la télé.
L’angle du coin est beaucoup plus ouvert qu’il n’y paraît.
Rien ne peut être séparé du contexte, de l’espace et du temps, sans perdre son sens et son identité.
Inverser l’augure rend beaucoup plus léger.
Inverser l’ordre masculin-féminin en féminin-masculin change tout en son point de convergence.
Il faut inverser la vitesse de la langue, pour trouver le temps de la pensée.
La dissociation est une réassociation.
Le réel s’inverse toujours en pays imaginaire.
Le monde des images est le réel inversé dans une formidable convergence globalisée de visions individualisées.
Si près du loin.
Il faut passer de l’autre côté des choses pour les voir ou les faire.
L’interprétation devient le monopole des pouvoirs technologistes.
Il faut bien écouter le muet.
Le cerveau cherche toujours à mettre une forme, même s’il y a absence et dissemblance.
C’est au-devant que la perspective nous amène.
On est aveugle parce qu’on voit des images.
Si l’art repose encore sur une forme d’expression, de présentation et de représentation du monde qui l’entoure, ce que peuvent aussi fabriquer les flux d’informations numériques, il doit chercher sa forme distanciée par rapport aux contraintes et aux innovations technologiques, qui finissent par le réduire et le soumettre à sa reproductibilité de masse automatisée.
On peut être vivant et invisible.
La vie est une maladie génétique.
On découvre beaucoup sans le chercher.
Il y a toujours une narration alternative, pour dire le contraire.
L’image donne du son, et inversement.
L’art inverse la forme en style et en signification.
Il y a toujours quelque chose, plutôt que rien.
L’image montre et cache tout à la fois.
Le futur est maintenant.
L’art, c’est créer la création.
On ne voit que ce qu’on connaît déjà.
Dire, c’est faire.
Les ruines sont des renaissances.
Le soulagement inverse la douleur.
Passer incessamment d’un côté à l’autre, d’un support à l’autre, d’une idée à une autre, d’une pratique ou d’un style à l’autre, est un mouvement d’inversion nécessaire à l’art et à la vie.
Le va-et-vient inverse tout en une construction équilibrée.
Les hypermédias se sont inversés en intermédias.
Le non-dit se voit.
Le rouge donne du vert, le jaune donne du violet, le bleu donne du orange, toute couleur se renverse en chacune, autre.
La matière me retourne.
L’hétérotopie inverse le réel en imaginaire, partout possible.
Peindre dans le noir ouvre la vue.
On peut dire « la masculinité » et « le féminin », « le masculin » et « la féminité ».
La critique est une désidentification bénéfique.
La liberté individuelle est une affaire collective.
La mort, c’est important pour la vie.
Vider, c’est remplir.
Notre rapport au réel ne réside pas en un rapport de soumission, ni de domination, mais en un rapport de création.
Les images peuvent montrer ce qui aveugle, ou au contraire nous aveugler de ce qui n’est plus à montrer.
Inverser la couleur en autre chose, mot, son, image et inversement.
La vue trouble est plus vraie que la vue perçante.
Le regard se fixe sur ce point précis, qui bouge tout le temps.
On peut figer dans le temps des moments décisifs de mouvement futur.
La connexion permanente est en contradiction avec le régime de la singularité dans l’art.
Ni nécessairement vrai, ni nécessairement faux, quelque chose de contingent, excluant le nécessaire et l’impossible, inverse donc le réel.
La figuration est une dissemblance.
Le corps est incarné de mots et d’images, sans eux pas de chair.
L’extase et la beauté c’est ainsi, sans rien d’autre à ajouter.
Utopie et dystopie inversent mutuellement leur contenu et leur forme, bien que pouvant atteindre le même résultat.
Le pouvoir pérenne se trouve dans l’instant présent et immédiat.
L’intimité ne peut être sans s’exposer au collectif.
Parce que pourquoi.
L’observateur est autant important à l’existence du monde, que l’univers l’est à l’être.
Il y a un plus lointain proche du passé futur immédiat.
Ce qui émerge dans le réel, est ce qui m’y immerge.
Tout est en même temps partout, et toute chose vaut mieux qu’autre chose, en même temps et aussitôt.
Le souvenir du futur réécrit le passé en action.
L’irréel est plus réaliste que le réel.
Bien que contraires, pas moins de vérité dans la fable que dans la science, la première tisse une réalité fluide, tandis que la seconde découpe le réel en unités indépendantes et analysables.
C’est par l’erreur, qu’arrive la création prometteuse.
La méthode du chemin de pensée pas-à-pas libère le format de pensée académique.
L’abstraction propose une modification de l’ordre et des liaisons entre des points reconnaissables, ce qui n’est pas moins réaliste.
L’alphabet a inventé un système d’inversion du signe iconique mimétique, en signal sonore de l’esprit, une pure image sonore abstraite.
La couleur extérieure me baigne de l’intérieur, c’est tout à la fois physique et immatériel.
Le glossaire est la prise multiple de toutes les histoires possibles.
La négative est un oui créatif.
La fragilité de la forme fait sa force.
L’observateur ne sait jamais exactement ce qui se passe autour de lui.
Quand on partage un gâteau, on en a moins, alors qu’en partageant une idée ou la culture, celles-ci augmentent.
La question des frontières est moins géographique que mentale.
Le moteur réversible a un rendement double.
L’avant d’après est approximativement maintenant, et tombe presque en même temps, que l’après de l’avant.
La pédagogie inversée ne renverse pas la domination institutionnelle.
La possibilité technologique, d’une immédiateté incessante et multiple, renverse les possibilités de l’esprit à néant, tantôt saturé, tantôt vidé.
Pour échapper à la médiocrité, le meilleur peut aussi passer par le pire.
Vouloir oublier, c’est pouvoir y penser.
Il faut rire d’avant d’avoir ri, de peur de n’avoir jamais à en rire.
Poser une règle de délimitation formelle, spatiale ou conceptuelle, permet de la dépasser aussitôt.
Il n’y a pas de couleur exacte.
Partout nulle part.
Le bricolage archaïque et instable est une science doctorale alternative.
Tout autant d’excès dans la réalité que dans l’imaginaire.
L’art est l’espace capable d’inverser forme et contenu en une seule unité.
Rationaliser l’acte artistique, par une démarche verbalisée, explicite, vulgarisée, commerciale ou logique, est contraire au processus créatif.
L’étrangeté, la singularité et l’authenticité de l’art se sont inversées en identités stylistiques reproductibles et re-combinables par les intelligences artificielles et le marketing.
Les valeurs de l’objet artistique peuvent être populaires et élitistes à la fois, qu’elles soient émotives, esthétiques, médiatiques, formelles ou financières.
Être au cœur des inversions passe par le chemin mouvant du milieu.
L’engagement peut défendre une bonne cause, tout en étant obscène et malhonnête.
Tout est vrai.
Plus on communique, plus on est seul.
L’uchronie est un passé imaginaire, la narration d’un temps qui n’existe pas, bien que réel.
Les acquiescements qu’offrent la reconnaissance, la médiatisation et le succès, déforment le sens.
« Sans titre » est un titre, tandis que « ceci » ou « cela » n’en est pas plus un.
Exprimer le réel ne peut se faire qu’avec des termes peu réalistes.
Résister à l’art facile et au dégoût rend l’artiste plus fragile que résistant.
On est régi par l’ombre et la lumière, toute chose ainsi spectre.
Inverser le pouvoir en savoir est nécessaire pour graduer les choses avec justesse, pour autant le savoir fait aussi valoir son pouvoir.
La qualité d’une attente, c’est l’amour qui n’attend rien.
Le langage est imaginaire.
Le nu est un regard inversé sur le monde.
Malgré les apparences, le changement du même par le même n’opère pas de même.
Quand tout s’effondre, que les ruines prennent le dessus, que la nuit prend le jour, qu’on tombe sur le cul, c’est que les fondations s’allègent et s’envolent en l’air.
Un sac plastique jeté est un manque d’amour.
Regarder c’est agir.
A peine paru, aussitôt disparu.
Ne pas oublier la dernière, alors qu’on n’y est pas encore.
Écouter, pour se faire entendre.
La journée additionnelle de l’année bissextile est le résultat du temps perdu des jours à rebours.
Il n’y a plus de nature dans le paysage, le monde est un dé-paysage, qui n’abolira jamais l’industrie.
La grâce échappe à la pesanteur.
La culture dominante a besoin d’une désintoxication, pour renverser les hiérarchies stylistiques, institutionnelles, économiques et médiatiques de l’art.
Ce qui compte ce n’est pas l’art ni l’œuvre, mais la création, qui permet d’inverser l’esthétique de l’objet en esthétique de l’expérience, donc l’œuvre comme expérience.
Ne jamais faire ce qu’on dit s’inverse dès-lors que ce qu’on dit est dit.
La solitude est une compagne exigeante, qui nous relie aux autres.
Le folklore raconte tout le temps la même chose, mais jamais de la même façon.
Un lapsus ne sait pas garder son secret.
Les structures de la nature inspirent des formes techniques attendues, tandis que les systèmes technologiques génèrent des choses inattendues.
La réalité, c’est le changement de la réalité.
Le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas.
Notre formidable ingéniosité invente et détruit le monde.
Le renoncement est nécessaire à la survie.
Créer, c’est s’ouvrir à l’impossible, pour sortir des limites du possible reproductible.
Déjà trop tard.
Y être, et être à côté en même temps.
Le faire, et se laisser faire par cela.
Même la forme la mieux cernée reste informe, voire difforme ou vague de sens.
L’hyperréalisme et le surréalisme sont deux versions inverses, d’un même réalisme magique.
Le raisonnement binaire du bien et du mal, ou de la pluie et du beau temps, est insuffisant, donc nécessairement inversable, pour trouver les formes et les sens qui se tiennent à l’entre-deux comme unité complète.
Inverser les rôles rend plus égaux.
Résider en permanence dans l’imaginaire ou le rêve, rend le réel plus réaliste.
L’androgynie inverse la guerre des sexes.
L’observateur est un visionnaire passionné.
Entendre les images, et voir le son.
Le sens inverse renverse le pas en plus.
On ne peut voir aucune chose limitée telle qu’en elle-même.
Dans l’art, il s’agit moins d’œuvre d’art, que d’art de vivre.
Quand la réalité éclate, le temps est suspendu et dispersé.
La réalité dépasse la fiction.
La langue fausse tout.
L’information et la croissance peuvent avancer en arrière.
Le temps n’a pas d’heure.
On connaît déjà la fin, que l’art seul peut renverser.
Cul par-dessus tête.
Je ne te le fais pas dire.
Même conscient et structuré, le langage est toujours purement inconscient.
Ne pas trancher pour laisser une chance.
Ce que je transmets me véhicule.
Le rire pense.
Le nouveau ciel est enfermé.
Porté par nos émotions présentes, le futur est connu d’avance.
Savoir que ça finira est une certitude pour supporter l’histoire.
L’obstacle de la communication repose sur les différences individuelles données aux réponses.
Dans un monde saturé de sollicitations extérieures permanentes, la solitude est sauveuse.
On vit avec des hauts et des bas, dans une alternance permanente d’inversions.
On dit toujours autre chose que le sujet qu’on dit.
L’existence des réponses à une question limite l’étendue pertinente des questions.
On vit sur la vie.
On ne sait pas qu’on sait.
Il n’y a d’être que dans le langage et c’est aussi en le parlant que chacun se croit être, alors que tout est faux.
Faire le chemin inverse c’est remettre à l’endroit un lieu et un temps qui n’existent pas.
On marche sur la tête.
Inverser la vie de l’économie en économie de la vie pour redonner du sens à ce qui n’a pas de prix.
Il faut réfléchir avant de faire une connerie.
Se souvenir c’est vivre.
Retour vers le futur.
Rien ne va plus, tout va bien.
L’anamorphose et la métamorphose participent à de nombreuses possibilités d’inversion.
La musique est une matérialité concrète.
On est tout en toute chose.
Faire l’expérience de soi, c’est réaliser la réforme de soi.
L’inverse a un côté inverse.
La ligne est forme.
La peinture ne montre pas, elle pense.
Sauter en arrière pour rebondir en avant.
Le monde renversé est celui qui nous tient à l’endroit.
On n’est rien.
Il n’y a plus de réalité.
La fiction de l’argent renverse la fiction de l’art.
Inverser la valeur des choses est nécessaire pour résoudre la crise du sens.
Il n’y a pas de frontière aux couleurs.
La nécessité du moins rend possible tout le reste.
La durée mêle le temps de l’urgence et celui de la patience.
La potentialité du changement, du mouvement, du transformable, du possible, du réversible et du durable, se trouve dans le mou, le fluide, le modulable et le recouvrement.
C’est ouvert jusqu’à la fermeture du temps.
Un retournement est une double marche avant.
On a beau annoncer la couleur, c’est une autre qui vient.
Cellules, molécules, atomes, bactéries et particules inversent les spectres chromatiques en couleurs organiques et vivantes.
Pour créer, concevoir et innover, il faut considérer les possibilités de réversibilité des choses.
Le dessin inverse ce que je sais en ce que je vois, je peux donc dessiner l’invisible.
Retourner sur ses pas, ce n’est pas simplement faire demi-tour, ni revenir en arrière, ni refaire le passé, ni renoncer, c’est renverser le futur en avancement.
Il y a du beau à se tromper.
Les limites du langage sont les limites du réel.
Dans la vie, on passe de l’intérieur à l’extérieur, puis de l’extérieur à l’intérieur, à nouveau de l’intérieur à l’extérieur.
Les mises en abîme et les paradoxes sont les jeux d’inversions propres aux phénomènes de perception des idées d’être et de monde.
Toujours des mots, des mots, des mots, et des mots ne donnent rien.
Un mais est important.
Aucune chose n’est à sa place.
Être et ne pas être, on peut le faire en une seule action totale, l’art.
Les couronnes en carton doré sont les vraies couronnes.
La légitimité politique est dans l’éthique culturelle.
Il faut renverser le système du pour et du contre dans le débat pour sauver la pensée.
Le monde est le théâtre du monde.
L’expérience intime et subjective de l’être est une inversion permanente, passant de l’intérieur à l’extérieur, du tout au rien, et autres paradoxes.
La fragilité est une force.
Penser prendre la bonne décision est une mauvaise décision.
Quand l’art inverse les certitudes en incertitudes il y a du beau.
Il faut inverser l’opposition pure du contraire pour créer l’alternative autrement.
Être riche, ce n’est pas plus que de n’avoir aucune dette.
Vivre avec la peur, ça fait peur, mais on ne meurt pas du virus de la peur.
Le beau est une inversion totale.
L’art pourrait encore créer un système économique indépendant et sincère, capable d’inverser les mécanismes de création, de cote, de reconnaissance, de diffusion, de communication, de capital, de marché et de contrôle.
L’exposition est la création d’un espace, d’un territoire, d’un univers ou d’un monde, elle ne peut donc se tenir dans un lieu institutionnel normé.
Aller plus loin, c’est aller autrement.
Parole d’indien, l’homme est un virus à inverser.
Les inversions, renversements et ruptures stylistiques sont nécessaires à l’art et à la vérité.
Les médiations culturelles et les discours sur l’art entravent la perception personnelle, la liberté, le débat, la subjectivité, les formes et la création, par le jeu de la communication descendante, des injonctions informatives et des évaluations normatives.
Il faut renverser la rançon du succès.
L’œuvre d’art paraît souvent d’une perfection naturelle, alors qu’elle est le comble d’un long et lent travail.
La marge est indispensable.
L’art répare tout.
La culture n’est pas le spectacle.
L’art est une autre économie que le marché de l’art.
En réalité l’artiste a une autre place essentielle dans la société, que le cadre du travail.
C’est dans l’attente de la fin que ça commence.
Rien n’est jamais écrit.
L’amour de l’amour inverse l’amour.
Le tout possible n’est pas le chaos.
L’indépendance morale est nécessaire à l’art.
Le minuscule et le monumental se télescopent et se microscopent en un grand détail.
La chose en soi est inaccessible, sauf à l’inverser en l’instant.
L’économie de l’art ne peut tenir en un système d’aides d’un côté et de spéculations de l’autre.
Inverser l’œuvre en objet provisoire et transitoire est un projet durable.
Le doute est une question affirmative.
L’inconscient est une inversion indispensable pour réaliser des choix désintéressés avec le monde.
Pour l’artiste, le grand écart est un jeu d’équilibre utile et nécessaire, pour rassembler le tout matière en un point de gravité entre corps et esprit.
L’amour se confronte aux nécessités quotidiennes renversantes et les inverse.
Le corps sélectionne des images pour tenter de saisir le tout de la matière hors de soi.
L’image en soi sera telle qu’elle sera toujours, indiscernable et totalité.
S’appliquer l’expérience de la découverte quotidienne est une inversion possible de la perception, de la logique, de la connaissance et des catégories toutes faites.
Le passé a plusieurs visages inversables et complémentaires, qui rejouent mutuellement la conquête du présent inoubliable.
La somme de toutes les images reconstitue le tout de la matière et relie chacun par une vue plurielle partagée.
La perspective inversée renverse le monde extérieur en expérience intérieure.
Alors que l’imagerie normalisée est devenue indispensable dans tous les domaines, on peut inverser l’accès aux choses sans y voir.
Le sensible est un présent permanent nécessaire.
La perspective inversée déploie le point de fuite en chaque être pour créer un réel multifocalisé, sentimental et concomitant.
Faire de ses rêves des réalités.
Un mort qu’on aime n’est pas mort.
La vie est ailleurs.
Les avant-gardes ont ouvert des voies esthétiques radicales, qu’on peut inverser pour ne pas les laisser fermées et pour ouvrir des voies hybrides.
L’idéal de création pourrait ne pas détruire.
Ça ne sert à rien de dire ce qu’il y a à faire, puisque tout le monde sait ce qui est bien.
Le réel appelle à inverser son extérieur en notre intérieur sensible, pour le partager en réalité.
Pour changer la mémoire et l’action du corps, il est nécessaire d’inverser la perception utile et rationnelle du monde, en perception pure et désintéressée, cela n’étant possible qu’avec la philosophie, le rêve et l’art.
Découvrir par surprise pure, c’est bien pour tout inverser.
Il faut être ouvert à l’impossible pour créer.
Les paradoxes salutaires des contraires sont au cœur de l’humain, ce qui fait de l’être un sujet renversé.
A la télé, on peut dire tout et son contraire.
Considérer l’art comme artifice proche de la nature peut inverser le capitalisme.
Le doute s’inverse souvent en vérité.
Le potentiel d’inversion du monde passe par l’expérience du geste, c’est-à-dire la capacité du corps, par sa pratique technique, à repenser l’esthétique.
On peut penser sans savoir.
La beauté des choses concrètes s’inverse en chose abstraite.
Inverser le devenir en avenir passe par l’esthétique et l’affirmation des individuations et des singularités psychiques, capables de transformations collectives.
Pour inverser l’individualisme libéral en commun esthétique, il faut inverser la pensée collective en question d’individualités partageables.
Tout ne se vaut pas, il y a toujours un beau et un laid, un juste ou un injuste, un vrai ou un faux, pourtant l’un et l’autre inversable.
L’art s’est réduit à l’esthétique de la marchandisation ; la pollution des marchandises et des modes a donc inversé l’objet de son œuvre.
L’esthétique c’est l’érotisation permanente du réel.
L’esthétique technologique est un outil de marchandisation de l’art, qui peut pourtant s’inverser en outil singulier de révolution contre l’industrie culturelle capitaliste.
Imagine, on le fait.
Entre les deux, il n’y a rien, d’un côté comme de l’autre.
A la fois dedans, au milieu, en dehors, là et pas là.
L’art est le mensonge qui dit vrai.
Les idées sont inversion, car les idées, telles qu’en elles-mêmes absolues, sont les vérités qui font la réalité, donc plus tangibles que les choses réelles.
Le non-art a inversé le quotidien en art, mais l’art peut aussi inverser l’œuvre en une simple réalité.
Tous les tableaux ensemble font le monde.
Inverser quelque chose est indispensable pour changer le monde, et ce devrait être irréversible, tellement il y a de choses de bon sens à faire.
Le statut singulier de l’œuvre est une fiction de son objet, dont la consécration l’inverse en simple objet du réel, comme une casserole.
L’œuvre d’art n’a pas besoin nécessairement d’un objet.
La destruction est créatrice.
La certitude est folie.
Le temps est dépassant.
Le doute peut donner confiance.
L’histoire est finie.
La contradiction des discours et des actions porte le sujet à son comble.
L’image retouchée est une image vraie.
Ce n’est pas la chose qui compte, c’est son effet.
Même s’il part d’un projet individuel, le projet esthétique d’influence n’est pas imperméable au partage collectif pour devenir un rêve inversé.
Être éternellement c’est être penché et renversé sur ce double abîme instantané des paradoxes et des contraires, toujours dans cet entre-deux du temps et de la matière.
La perspective inversée restitue le réel sans le réalisme illusionniste, et propose une multifocalisation du monde pour extraire simultanément son mouvement pluriel.
Par son architecture à la fois arbre et herbe, le palmier est emblématique d’une esthétique de la contradiction.
L’extraordinaire de l’ordinaire et inversement.
L’exposition d’art remplace le réel par des réalités mixtes.
Le dedans dehors.
La vitesse ayant la dimension la plus proche du monde, c’est d’aller le plus lentement possible.
On a besoin de l’art pour échapper au monde, et inversement le monde a besoin de l’art pour se révéler.
L’œuvre offre une possibilité d’inversion, parce qu’on peut l’aborder à toutes les échelles de temps, de taille, d’espace, de matière et de sens.
L’art ne sert à rien, et c’est par cette inversion fonctionnelle qu’il est quelque chose de plus.
L’art ne change pas le monde, il change la langue pour redire le monde.
Internet, c’est la meilleure façon de ne pas se parler.
Le grand art, c’est de ne rien faire.
L’urgence, c’est de ne rien faire.
Toujours encore plus que jamais moins, juste déjà trop tard.
Le passé conditionne le futur.
Les idées claires reposent souvent sur des idées fausses.
Le tableau est sous la peinture, l’image de fond.
Le point-final-à-la-ligne ne finit rien.
Les peintures à paillettes et les maquillages sont des étoiles inversées.
Le vase plein s’inverse en une seule goutte, instantanément.
Le zoom sur le détail se substitue à l’infini.
Chaque détail s’inverse en tout.
Le double sens est une inversion qui revient au même.
En vertu des pouvoirs qui me sont conférés, je vous raconte n’importe quoi.
Les selfies en réseau sont la somme vertigineuse de regards parallèles, à l’inverse d’une société de partage.
L’image est devenue un virus recouvrant le réel, comme une carte optique inversée.
Un je-ne-sais-quoi est toujours derrière le réel, un presque-rien, qui l’inverse en aventure et en découverte.
L’œuvre offre un basculement possible entre la vie et l’art, en un intervalle où se tient le regardeur.
On dit toujours « tu comprends » à ceux qui ne comprennent pas.
En créant des commissariats artistiques d’État et des relations financières avec l’économie libérale, l’art a inversé les subjectivités stylistiques et les subversions artistiques en normalisations officielles.
L’aurore donne sa chance à la nuit.
Le futur c’est la fin du monde.
Aller plus vite ralentit.
Le temps est élastique.
Soudain, toujours.
Trop tôt et trop tard, déjà oublié.
Avant après se tient après avant.
Renverser nos perspectives sur le monde permet certainement de changer de peau, de bouger les idées, de transformer les matières en émotions signifiantes, et de construire le monde autrement.
Ailleurs revient au point de départ.
La matérialité de l’objet d’art s’inverse en pensées ou en émotions immatérielles, par le regard en général, et tout particulièrement par l’histoire de l’art ou la philosophie, qui reconstituent des logiques de mises en œuvre.
L’art a cette essentielle propriété thérapeutique d’inverser l’existence, en lui donnant du sens, en cherchant à dépasser la médiocrité, ou en repoussant la mort.
Ça me dit rien.
Être l’artiste de son existence, c’est savoir être en forme : former, déformer, transformer.
L’image est l’instant de renverse que chacun traverse à la vue des choses.
Ne pas représenter quelque chose, c’est nier son existence.
La peinture ça fait des histoires.
Le dessin est une substance.
La couleur est un accident.
Ce n’est pas le temps qui passe, c’est nous qui passons.
Le temps c’est des passants.
Derrière l’apparence, il y a toujours un secret.
Il y a toujours des rapports entre quoi que ce soit et n’importe quoi.
Même au deux-cents-millièmes de seconde, la durée de l’image ne relève pas de l’instant, elle vient d’avant et se prolonge après.
Il n’y a pas tant de moment particulier, mais plutôt un mouvement total de constructions.
Inverser la vitesse, c’est la force des lents.
Créer, ce n’est pas la responsabilité d’inventer quelque chose de nouveau, mais celle de recomposer avec ce qui est, pour inverser le réel.
Mon égo est dans la nature.
Les jeux vidéo peuvent inverser les échanges sociaux et les débats publiques.
Le genre neutre inverse la guerre des sexes.
Le Métaverse, c’est l’inversion culturelle complète du réel par l’industrie numérique.
Inverser le monde passe souvent par des basculements esthétiques de langage, par exemple les palindromes ou les ambigrammes.
Les discours, les jugements et les prix de l’art ne se substituent pas à l’œuvre, dont la vérité concrète ne peut être inversée.
L’ouverture des possibles réside dans les partages narratifs et figuratifs.
Rempli de toutes les contradictions, l’humain est l’être de toutes les inversions et paradoxes.
Ranger une pièce vide remplit l’espace.
L’humain est le réel prenant conscience de lui-même.
On est parfois obligé d’oublier.
De temps en temps est d’un autre temps.
Dans par où.
La solitude est nécessaire au profond désir humain de partager quelque chose.
L’art montre l’envers de ce que les gens voient à l’endroit.
Inverser quelque chose passe par notre propre retournement possible.
Quelque chose finit quand autre chose commence.
L’art ne peut trancher entre deux inverses, comme entre fantasme et réalité.
Bien que la conformité soit le socle sociétal, l’excentricité et l’exception sont plus que nécessaires.
Plus tard c’est maintenant.
Quelque chose peut s’inverser sans rien changer, comme quand on lit sexes ou kayak.
L’échec est une réussite.
Un silence assourdissant.
Il y aura toujours des vérités indémontrables, et des démonstrations vraies de choses fausses.
Le monde entier est une vaste écriture.
Raconter le monde, c’est le créer en l’inversant.
Les gens sont partout ailleurs, jamais ici-même.
L’envers est toujours à l’endroit.
La nature fait toujours mieux.
On est toujours inclus dans ce contre quoi on lutte.
Le réel est une morsure, dont on s’accommode en créant des réalités.
L’art peut contenir la totalité de nos perceptions sans rien montrer.
Le nu est la vérité du monde.
Dieu s’appelle aussi hasard.
La force du strabisme de Vénus, c’est le potentiel d’inversion d’un défaut ou d’une anomalie en beauté.
De ses limites internes à ses limites externes, la peau est une surface sensible de retournements, une membrane d’inversions, comme l’image ou la peinture.
Penser la durée, imbriquer l’espace et le temps dans une vision multi points de vue, recompose l’image, l’inversant : enveloppante, mobile et composite.
L’art n’est pas un concept, mais cette chose transitionnelle comme le nounours de nos idéaux.
Sans pareil.
Y’a pas d’histoire.
L’enfance ne finit jamais.
Le fond de l’art reste archaïque, par-delà l’évolution des théories et des techniques.
Le rythme n’est pas la cadence.
Je n’ai besoin de rien.
Dans les restes on voit tout.
La peau est une grande oreille.
Ne pas savoir est plus certain que de croire tout savoir.
Inverser le nom des choses, leur renommée ou leur valeur change tous les rapports.
Les mots deviennent les choses mêmes.
Appuie-toi sur toi.
C’est pas fini pour longtemps.
On ne sait pas ce qu’il y a entre deux inverses, par exemple entre absence et surgissement, ou entre croyance et savoir.
Yes futur.
Les contraires peuvent s’entendre.
On accorde trop de place à l’objet d’art comme chose absolue, alors qu’il est une petite phrase plastique de passage.
Nostalgique futur.
Maintenant, j’ai envie de revenir en arrière.
Rien ne va de soi, tout se construit.
Le tableau cache le spectateur.
Le principe d’autosuffisance de l’art s’inverse dans nos réalités émotionnelles.
L’exposition agit selon le rêve de l’artiste, quand il s’expose il nous y fait participer.
Rien n’est plus beau qu’autre chose.
Je n’ai pas de projet artistique.
Le reste on s’en fout.
Le chef-d’œuvre n’existe pas.
On ne peut pas parler.
L’exigence est indispensable à la bienveillance.
Direction disparition inversée.
L’essentiel est invisible.
L’art de ne pas se faire remarquer.
Les grandes mobilités n’ont pas besoin d’aller plus loin, ni plus vite, pour nous transporter.
Tout s’inverse par des mises-entre-parenthèses.
Ma place est dans le déplacement.
Ce qui est protéiforme ne peut être inversé.
Pour créer, décréer.
Une esthétique de l’inverse suppose des univers parallèles en plusieurs dimensions superposables, faisant coexister au moins deux inverses.
Mon temps est fragmenté par les exigences extérieures.
Nous nous résonnons, mais nous raisonnons-nous ?
Les œufs brouillés font l’entre-deux.
Une esthétique de l’inverse suppose la possibilité de plusieurs styles simultanément.
Qu’est-ce que c’est rien.
Inverser le discours c’est écouter les contours du silence.
La forme n’est pas une fin en soi mais un processus de création ou un mouvement de formations.
Préférer échapper au style pour ne pas se répéter.
Les images inversent l’espace-temps et permettent d’être en plusieurs endroits en même temps.
Ça se voit avec les mots.
Toute œuvre est plus invisible qu’on ne le dit.
Il suffit d’un mot.
Une esthétique de l’inverse, c’est une navigation entre plusieurs pôles.
Le corps est un petit monde de tous les grands mondes jusqu’à l’univers.
Le retour du potiron au Panthéon.
Quand je ne fais rien c’est bien, mais je suis obligé de faire quelque chose.
Le réel est multiple, fragmenté et dispersé.
Il n’est jamais trop tard pour trouver l’inverse.
Promis, c’est fini.
Il n’y a pas de projet artistique.
L’art n’a pas d’âge ni de forme.
Les inverses convergent.
Les normes inversent les identités.
Chaque chose est au-delà des normales.
Inverser c’est ne jamais conclure.
Les inversions supposent des moments de bascule, qui sont leur centre d’intérêt même.
Agrandir permet de passer du devant au-dedans.
Les détails sont les petites choses qui font les grandes différences.
Être, c’est s’abstraire.
Ça ne me touche de rien.
Pour finir, on recommence.
Dès qu’on s’aperçoit qu’on ne sert à rien, ça va beaucoup mieux.
Notre cerveau manque d’imagination.
Le retournement de la sphère permet à la surface et à la matière de se croiser et de se traverser elles-mêmes, d’elles-mêmes, par elles-mêmes, donc de démanteler les impossibles.
Le cadre inversé n’est ni carré ni rond, mais flottant.
La synesthésie peut inverser la distinction d’au moins deux sens en une unité mystérieuse les reliant.
On peut suivre ses mouvements sans en être victime.
L’histoire vient de ce qu’on attend et de ce qui arrive, un entre-deux hors de sa narration.
J’ai tout, je n’ai besoin de rien.
Un désir, c’est déjà un souvenir.
Demain c’est déjà fini.
J’y pense et puis j’oublie.
Les premiers sont les derniers.
Tout s’inverse dans des mondes parallèles.
L’imaginaire est bien réel.
Tout faire en même temps et de toutes les manières permet de débrider les injonctions du style en multiprise.
L’art n’est pas fait pour les artistes.
Le monde est un joyeux chaos de potentiels.
Sublime et ridicule.
La pomme-de-terre est une tige.

Notes de travail, à la recherche d’une mythographie des îles inversées, 2016-2021.