22 octobre 2014 –
Fabrice,
Merci de tes nouvelles, concernant l’avancement ou le rapprochement des îles, et l’invitation à la base.
Malheureusement je ne serai pas là ce dimanche et ne pourrai donc me joindre à vous.
Je ne pourrai donc pas vous passer un coup de main pour la confection de tabourets ni pour le rétablissement du système de suspension de la table.
J’ai prêté attention à l’absence du pied de table, et j’en ai déduit une forme de question d’actualité tant sur terre que sur mer :
” De fait, avons-nous pied ?”
En tout cas, ne pas en avoir évite à jamais de se poser la question de savoir si on aura encore pied demain.
J’ai pensé : “Quelle chance elle a cette table !”
Cette incertitude liée aux socles mouvants me rappelle l’incertitude du niveau de la ligne de flottaison.
“Alors coupons nous les pieds ou retrouvons le tracé de la ligne de flottaison.”
Si je peux participer modestement à votre lunch de dimanche à la base, je souhaiterais attirer votre attention sur cette vigilance de premier ordre, à faire le point par des calculs de projection dans l’avenir, pour savoir où en est et où en sera le niveau de la ligne de flottaison.
Étant donnée la fragilité des états, il me paraît indispensable d’éviter l’immersion imminente, subite, fatale des bases terriennes ou flottantes.
Par exemple, il me semble que le centre de gravité des tabourets doit absolument passer par le tracé de cette ligne de flottaison si l’on ne veut pas les perdre. Pourras-tu te charger d’alerter l’assemblée réunie ce dimanche à la base, et de poser clairement cette question urgente de savoir où on en est avec le tracé de la ligne de flottaison.
“M’enfin, quelqu’un sait-il où est la ligne de flottaison ?”
De mon cadre flottant, amitiés et bises de survie.
Contribution au Laboratoire des hypothèses, Branche autonome des îles, 2014